Danses slaves transformées

Pour couronner une résidence faisant la part belle à la musique de chambre, Julia Fischer convie ses amis autour de deux bijoux du romantisme tchèque. D'abord le Premier Quatuor à cordes de Smetana, sous-titré «De ma vie»… Et pour cause! Frappé de surdité, le compositeur imagine une forme de confession où – ce sont ses propres mots – «les quatre instruments parlent entre eux comme au sein d'un cercle d'amis». Julia Fischer – dont le talent est définitivement sans limite! – troque ensuite son archet pour le clavier, afin de donner vie, avec les mêmes partenaires (plus une), à l'un des plus beaux quintettes avec piano du répertoire: le Deuxième de Dvořák. Une œuvre de grande maturité, dans laquelle résonnent les accents caractéristiques des musiques populaires d'Europe centrale: rythme de dumka ukrainienne dans le deuxième mouvement, tempo endiablé de furiant bohémienne dans le troisième, polka allègre en guise de finale…