Sol Gabetta sur les traces de Lisa Cristiani

À une époque où mener une carrière artistique était considéré comme un choix audacieux, voire téméraire pour une femme – et plus encore lorsque celle-ci, bienséance oblige, s'avisait de vouloir ceindre un violoncelle entre ses cuisses… –, Lisa Cristiani fait figure de pionnière. À la faveur de tournées virtuoses dont raffole le public du 19e siècle – elle se fait une spécialité d'arranger des mélodies et des airs d'opéras populaires –, elle attire l'attention de nombreux compositeurs qui, à l'image de Felix Mendelssohn, se laissent inspirer par son talent. Ambassadrice sur scène de sa redécouverte, Sol Gabetta voit en elle la véritable pionnière de l'utilisation virtuose du violoncelle: celle par qui des maîtres comme Saint-Saëns et Lalo, et plus tard Dvořák et Tchaïkovski, ont découvert son immense potentiel romantique. On espère qu'à sa suite d'autres étoiles oubliées du violoncelle romantique referont surface dans les programmes de concerts, à l'image d'une Anna Kull, d'une Hélène de Katow ou d'une Róza Szuk.