Sound of Planets – Trans-zendenz XI

Pour leur seconde soirée gstaadoise, Sir Antonio Pappano et le London Symphony Orchestra proposent une affiche en forme d'apothéose, qui clôt idéalement la 68e édition du Gstaad Menuhin Festival & Academy. Après Berlioz et la très virtuose Burlesque pour piano et orchestre de Richard Strauss en compagnie de Bertrand Chamayou, ils sont rejoints par le Chœur Kaunas de Lituanie pour donner vie à une œuvre-monde: Les Planètes de Gustav Holst. Au nombre de sept, les astres ainsi mis en musique figurent l'évolution d'un être humain de la jeunesse jusqu'au quatrième âge, qui ensuite, après avoir quitté son enveloppe terrestre, accède à un nouvel échelon mystique. Profondément marquée par la Grande Guerre durant laquelle elle voit le jour, l'œuvre est présentée d'abord à quelques amis deux mois avant l'armistice de 1918. Avant d'ancrer le nom de Holst au Panthéon des grands musiciens, elle provoque une forme de stupeur au sein de l'assemblée, comme en témoigne sa fille Imogen: «Ils trouvèrent les clameurs de Mars presque insupportables après quatre années d'une guerre qui se poursuivait. […] Mais c'est la fin de Neptune qui fut inoubliable, avec son chœur de voix féminines s'évanouissant au loin, jusqu'à ce que l'imagination ne pût faire la différence entre le son et le silence.»